Allier qualité de vie au travail et performance : c’est le pari fait par ces trois start-ups : Libre comme l’air, Yogist et Nap&Up. Yoga, échanges en pleine conscience, ou sieste en entreprise : vous avez l’embarras du choix pour rendre vos salariés plus heureux.

De plus en plus d’études l’affirment : être heureux au travail augmente la productivité. Les entreprises de toutes tailles cherchent donc les moyens d’améliorer la qualité de vie au travail (QVT). Les start-up, elles, ont bien compris qu’il y avait là un filon… un marché, à condition que la démarche soit sincère et aboutie ! Et pour que le bonheur trouve sa place en entreprise, l’offre doit avoir pour cible la performance.
En créant Libre comme l’air, start-up qui propose des programmes de bien-être en entreprise, Maël Texier s’est inspirée de son passé de Directrice Commerciale pour répondre aux attentes des Directions. Lancée à Marseille en septembre 2015, Libre comme l’air organise des sessions collectives allant de 4 à 15 personnes, sous deux formats : intensif pendant 3 jours, ou une heure tous les 15 jours. Au programme : discussions, mouvements et exercices inspirés du yoga, des échanges en pleine conscience, de la méditation et de la relaxation. « Il ne s’agit pas d’un cours de sport. L’idée, c’est d’aborder la formation de gestion du stress sous un autre angle », détaille l’entrepreneuse.
Libre comme l'air
Même façon de penser pour Anne-Charlotte Vuccino. En 2015, cette diplômée d’HEC et ancienne consultante en stratégie crée Yogist. La start-up propose des séances de yoga corporate sous forme d’événements, de cours, d’e-learning et d’un livre. « L’objectif n’est pas le développement personnel, mais la santé et la prévention du stress », insiste-t-elle.
La question du bien-être ne se traite pas, d’ailleurs, que par la pratique d’une activité physique. La start-up Nap&Up se différencie en proposant des cocons à sieste à installer. Lancée en mars 2017 par Gabrielle de Valmont et Camille Desclée, étudiantes à Paris Dauphine, l’offre se complète par des ateliers qui soulignent les bénéfices de la micro-sieste pour les salariés et, in fine, l’entreprise. « Notre valeur ajoutée, c’est d’avoir une démarche globale, explique la première des entrepreneuses. Cela ne suffit pas d’avoir un espace de sieste, souvent sous-utilisé. Nous proposons aussi des animations de sensibilisation. »
Nap&Up
 

La QVT : en cours régulier ou par abonnement

Si les start-up de la QVT surfent sur une tendance et le souhait émergeant des entreprises à miser sur la flexibilité et la qualité de vie de leurs collaborateurs, leur modèle économique repose sur la régularité, voire l’abonnement. Les tarifs à la séance deviennent dégressifs en fonction de la récurrence. Toutes proposent également des offres événementielles dont l’objectif consiste à faire découvrir leurs solutions pour, ensuite, engager les entreprises sur plusieurs sessions ou plusieurs mois. « Nous travaillons bien sur les hackatons, ce qui nous permet de faire rentrer de l’argent et de rémunérer nos stagiaires, commente Gabrielle de Valmont. Mais l’événementiel demande trop de travail au niveau des démarches commerciales. »
Yogist
Du fait de la diversité de son offre, Yogist s’adapte mieux au format événementiel. Même si la philosophie de la start-up repose sur la régularité, la start-up module ses prix aux options choisies par l’entreprise et aux nombres de salariés sans proposer de forfaits de base. La grande flexibilité de la méthode est d’ailleurs ce qui fait son axe fort de différenciation. « La méthode se pratique sur chaise en salle de réunion, sans matériel ni besoin de se changer », précise Anne-Charlotte Vuccino. L’entreprise peut organiser un événement de team-building dans un amphithéâtre qui contient 1.000 personnes. En revanche, les collaborateurs qui ne sont pas présents dans l’entreprise pourront suivre la méthode par le biais du e-learning ou du livre.
La flexibilité est aussi avancée comme un atout par Nap&Up. « Le fait que nos cocons soient montables et démontables en un quart d’heure est notre force, signale Gabrielle de Valmont. La micro-sieste concerne toutes les entités, start-up comme grandes entreprises, nous nous adaptons. Pour un groupe qui a déjà une salle de sieste, nous intervenons sans installer de cocon. » Au contraire, Maël Texier a besoin de transporter tapis de sol et coussins, ce qui alourdit sa logistique. Et pour rentabiliser ses déplacements, l’entrepreneuse vise plutôt les entreprises de plus de 50 salariés, ce qui n’est pas le cas des deux autres start-up. En général, elle démarche les grosses structures ayant des espaces pour recevoir ses ateliers. « Je peux aussi travailler avec des petites entreprises mais à condition qu’elles s’engagent sur du long terme », nuance-t-elle.

Une offre diversifiée pour tous types d’entreprises

La diversification de l’offre fait partie intrinsèque du business model de ces start-up de la QVT. Maël Texier fait intervenir une amie nutritionniste qui vient parler bonnes ou mauvaises graisses sous forme de jeu. « Un ostéopathe ou un kiné peut aussi venir pour expliquer les postures à adopter. C’est optionnel pour l’instant, mais cela commence à entrer dans mon offre. Il faut se renouveler car les gens en ont vite marre ! Le « j’y vais parce que ça m’évite de bosser », cela ne tient pas. Il faut être très vigilant sur l’évolution du programme et être à l’écoute du salarié. » Pour s’ouvrir vers de nouveaux horizons, Yogist vient d’intégrer le programme Mob’Tech d’Eurogroup consulting. « Nous sommes déjà installés dans l’incubateur d’HEC à la Station F, qui nous accompagne sur le plan entrepreneurial, explique la fondatrice. En revanche, grâce à ce nouveau partenariat, nous allons travailler avec des consultants et réfléchir en commun à de nouveaux usages de la méthode. »

Des interlocuteurs variés mais pas encore structurés

La QVT, bien qu’elle concerne toutes les fonctions et strates de l’entreprise, les interlocuteurs sont différents d’une entreprise à l’autre. Les méthodes d’approche et les arguments sont donc différents et se confrontent à deux écueils de taille : le manque de budget consacré et l’absence d’interlocuteur privilégié. « Il est difficile de trouver le bon contact, observe Maël Texier. Pour y parvenir, il faut avoir un très bon réseau, beaucoup de persévérance et un esprit commercial. » Anne-Charlotte Vuccino est d’accord sur le constat. « Tout le monde se renvoie la balle : le DG, le CE, la DRH, le CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail). S’il y a une volonté générale, ce n’est pas encore structuré. »
Pour pallier le problème de budget, Maël Texier démarche les entreprises ayant des CE ou des plans de formations susceptibles de financer son offre. Elle a aussi obtenu un numéro de formateur pour faire prendre en compte son programme par les Opca. Car malgré une dizaine de clients, elle ne se rémunère pas encore. C’est aussi le cas des autres entrepreneures. Or, dans ce business BtoB, la prise de décision dure parfois entre un an et un an et demi entre la première rencontre et la signature. Même si elles espèrent toutes se rémunérer d’ici la fin de l’année, ces entrepreneuses de la QVT ont dû, chacune, s’organiser personnellement pour pouvoir tenir.

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