Produire, consommer, jeter, et recommencer : est-ce une fatalité ? Pas pour les défenseurs de l’économie circulaire que nous sommes !
Selon l’ADEME, “l’économie circulaire cible la gestion sobre et efficace des ressources”. C’est un ensemble de pratiques écoresponsables qui visent à troquer le modèle linéaire de production et consommation de biens et services à un modèle cyclique, où chaque étape permet de limiter l’utilisation de ressources et la génération de déchets. Allant bien au-delà du recyclage, elle transforme ce qui était considéré comme rebut par le modèle linéaire en ressource dans ce schéma circulaire.
Un très bon exemple ? Équipé de vélos triporteurs électriques, Vépluche sillonne les rues de Boulogne et de Paris pour collecter les biodéchets des restaurateurs. Ces biodéchets (épluchures, restes de nourriture, coquilles d’œufs…) alimentent un composteur permettant de produire un terreau fertile pour du maraîchage responsable. Les légumes cultivés grâce à ce compost seront proposés en livraison aux restaurateurs qui les troquent contre leurs biodéchets, lors du passage des vélos Vépluche : la boucle est bouclée !
L’économie circulaire est basée sur 7 piliers, de l’amont à l’aval de la chaîne : en partant de l’offre des acteurs économiques pour aller vers la gestion des déchets, en passant par la demande des consommateurs.
Pilier #1 – L’approvisionnement durable
En amont de la chaîne, il s’agit de s’appuyer sur des filières d’extraction, d’exploitation ou des achats durables. Ces approvisionnements doivent être à la fois viables économiquement, vivables pour l’environnement et socialement justes. Ils ne doivent pas mettre en péril les générations futures.
💡 La bonne idée ?
Dans le milieu de la restauration, optez, à l’instar des Résistants ou de FIEF, pour des matières premières issues d’une agriculture respectueuse du vivant et des humains les ayant produites.
Pilier #2 – L’écoconception
Dès la conception mais aussi à toutes les étapes du cycle de vie, l’écoconception permet de minimiser l’empreinte environnementale d’un bien ou d’un service, en anticipant les impacts négatifs et en cherchant à les atténuer. Elle concerne le choix des matières premières, le processus de fabrication, le mode de transport, l’emballage ou la gestion de la fin du cycle du produit.
💡 La bonne idée ?
Chez CASTALIE, les fontaines à eau en fin de vie sont reconditionnées afin d’être à nouveau mises en circulation. Le choix des produits (bouteilles, verres, gourdes, composantes des fontaines) est réfléchi pour qu’ils soient les plus durables possible.
Pilier #3 : L’écologie industrielle et territoriale
Selon l’ADEME, ce pilier a pour but “d’optimiser les ressources sur un territoire, qu’il s’agisse d’énergies, d’eau, de matières, de déchets mais aussi d’équipements et d’expertises, via une approche systémique qui s’inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels.” Concrètement, ce que l’on appelle aussi “symbiose industrielle” n’est autre que la permaculture appliquée aux relations entre entreprises : les déchets des uns font les ressources des autres.
💡 La bonne idée ?
La marque FabBRICK a imaginé des briques conçues à partir de tissus recyclés et compressés, utilisées pour l’isolation phonique ou thermique. Rien ne se perd, tout se transforme !
Pilier #4 – L’économie de la fonctionnalité
Meilleur moyen de lutter contre l’obsolescence programmée, l’économie de la fonctionnalité promeut l’utilisation plutôt que la possession. Pourquoi acheter cet appareil à raclette qui finit toujours par prendre la poussière ou cette perçeuse qui, d’après l’ADEME, ne tournera qu’en moyenne que 12 minutes dans vie ?
💡 La bonne idée ?
Le réseau vraiment social Smiile met en relation des particuliers qui souhaitent proposer des biens (cette fameuse perceuse par exemple) ou services (comme la garde d’animaux) et ceux qui souhaitent en bénéficier. On s’y met ?
Pilier #5 – La consommation responsable
Côté consommateur, il s’agit ici d’acheter en conscience et d’adopter la “sobriété heureuse”, chère à Pierre Rabhi. Ai-je vraiment besoin de cet objet ? Si oui, puis-je l’acheter en version durable (reconditionné, en seconde main, recyclé,…) ? Par nos choix de consommer (ou de ne pas le faire), nous avons un pouvoir immense pour soutenir un système plutôt qu’un autre.
💡 La bonne idée ?
Jetez un œil à notre sélection d’applis qui font du bien à la planète pour adopter les bons réflexes et consommer écoresponsable !
Pilier #6 – L’allongement de la durée d’usage
Réparation, réemploi, réutilisation : voici les “3R” gagnants pour prolonger la durée de vie de ses objets, dans une société marquée par l’obsolescence programmée.
💡 La bonne idée ?
Dans leur tiers-lieu emblématique de la porte de Clignancourt, la Recyclerie a imaginé un atelier partagé de réparations pour dire oui à l’économie circulaire !
Pilier #7 – Le recyclage
En bout de chaîne, le recyclage doit être utilisé comme le dernier recours possible pour boucler la boucle de l’économie circulaire. Quand on sait que seulement 14% des plastiques usagés sont collectés puis recyclés, on comprend qu’il est d’abord indispensable de réduire la production de déchets, en s’appuyant sur les 6 premiers piliers.
💡 La bonne idée ?
Retrouvez toutes nos astuces et notre décryptage pour mieux comprendre la fausse bonne idée du recyclage du plastique.
Alors, maintenant que vous êtes incollables sur l’économie circulaire, vous joignez vos forces aux nôtres pour être un maillon d’une chaîne vertueuse pour la planète ? 🌎
Texte : Laurène Petit et Jeanne Favas Crédits : ADEME, Welcome to the Jungle, les écolos humanistes, La Recyclerie, Arnaldo Aldana, FabBrick, Artifical Photography, Dustin Tramel, Paweł Czerwiński