Si vous vous intéressez au design, à l’écologie, voire aux deux, il est fort probable que vous ayez déjà entendu parler d’éco-conception, ou d’éco-design, sans nécessairement bien savoir ce que ces termes recouvraient. Parce que ces notions vont être amenées à être de plus en plus courantes et constituent un véritable enjeu dans la réduction de l’impact environnemental de nos biens et services, voici un article qui vous permettra de mieux comprendre ce qu’est concrètement un objet éco-conçu. Promis, après ça, vous serez incollable !
Éco-conception et éco-design, quelles différences ? 🌱
Si l’éco-conception et l’éco-design découlent de la même philosophie, à savoir diminuer l’impact environnemental d’un produit ou d’un service sur l’ensemble de son cycle de vie, elles diffèrent dans leur champ d’application.
L’éco-conception
Elle recouvre le développement et la fabrication d’un produit, alors que l’éco-design concerne la partie esthétique et fonctionnelle de ce produit.
Ainsi, dans le cas d’une table par exemple, l’éco-conception concerne le choix des matières premières, du mode de fabrication, de l’emballage et du recyclage du produit.
L’éco-design
Celui-ci concerne plutôt l’apparence de la table : celle-ci peut-elle être à la fois écologique et pratique à utiliser, respectueuse de l’environnement et esthétique ?
Éco-conception et éco-design sont deux notions intimement liées l’une à l’autre : un objet éco-conçu, s’il ne répond pas aux exigences esthétiques du consommateur, ne sera pas utilisé, et aura été produit pour rien. L’inverse de ce que l’on recherche donc !
Comment éco-concevoir un produit ? ♻️
Pour développer et fabriquer un bien ou un service respectueux de l’environnement, il existe plusieurs critères à prendre en compte.
Les matières premières
La base. Celles-ci doivent être aussi facilement recyclables que possible, et provenir essentiellement de matières premières renouvelables, d’origine végétale ou animale, afin de limiter l’impact environnemental. Elles doivent donc être choisies à la fois en fonction de leur faible impact écologique, et de leur durabilité, afin que le produit fini ait une durée de vie la plus longue possible. Pour la marque de mobilier Cassina, le célèbre créateur Philippe Starck avait par exemple fait le choix en 2019 de concevoir des canapés en cuir… de pomme !
Processus de fabrication et de transport
C’est un critère important à prendre en compte. Celui-ci doit bien sûr polluer le moins possible et éviter au maximum les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre. Un produit éco-conçu sera donc, dans la mesure du possible, produit localement, et de façon respectueuse de l’environnement.
L’emballage du produit
« Eco-packaging », « éco-emballage » ou encore « éco-conception des emballages » : ça paraît évident d’un point de vue extérieur, mais pourtant ce n’est pas si simple à mettre en place. Souvent, les techniques et matériaux d’emballage ont été choisis pour leur prix et leur efficacité. C’est parfois très long et difficile d’adopter une alternative qui protège correctement le produit ! Les équipes de CASTALIE ont d’ailleurs échangé avec celles du groupe industriel français SEB cet été à ce sujet, afin de partager des bonnes pratiques.
Voici quelques-uns de leurs axes de travail :
- réduire le polystyrène (PSE) et les sous-emballages plastiques par diverses alternatives à l’étude (cellulose moulée, carton, nid d’abeille, feuilles de papier de soie, sachets en tissu réutilisable…)
- réduire le vide dans les emballages et les transports
- favoriser les matériaux 100% recyclables
- éviter le sur-emballage
- opter pour des encres végétales ou à base d’eau
- favoriser les matériaux certifiés FSC et à partir de fibres recyclées
- et bien sûr… sensibiliser les consommateurs à la réutilisation et au recyclage des emballages, car l’un ne va pas sans l’autre !
Des engagements forts et inspirants qui nous poussent nous aussi à nous impliquer dans cette voie !
La fin de vie du produit
Elle fait partie intégrante de l’éco-conception : avant même sa naissance, l’objet doit avoir été imaginé de façon à ce qu’il puisse être réutilisé, réparé et recyclé aisément. Dans le cas des fontaines à eau CASTALIE par exemple, chaque fontaine filtrante désinstallée est reconditionnée, pour ensuite être de nouveau proposée aux clients. “C’est primordial chez CASTALIE que notre ambition soit cohérente avec nos valeurs. Par exemple, nous préférons un fournisseur français plutôt qu’étranger pour nos matériaux, nous nous fixons également comme objectif de supprimer l’ensemble du plastique dans nos conditionnements. Nous nous efforçons de chercher en continu comment améliorer nos nouveaux produits et nos solutions déjà existantes pour les rendre plus éco-responsables de la conception, à l’emballage, en passant la logistique.” explique Vincent Fillion, chef de projet au sein de l’équipe Produit chez CASTALIE.
Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2021, la loi anti-gaspillage fait entrer en vigueur un nouvel “indice de réparabilité” sur certains équipements électriques et électroniques. Cette note sur 10 vise à permettre aux consommateurs d’avoir une vision plus claire sur le cycle de vie du produit… Une initiative très pertinente !
Quels labels ? 🏷
Aujourd’hui, il n’existe pas de label unique pour reconnaître un produit éco-conçu. Néanmoins, les écolabels tel que l’Ecolabel européen, créé en 1992 par la Commission européenne, sont de précieux indicateurs pour savoir si un produit présente une incidence réduite sur l’environnement. En septembre 2020, la France comptabilisait environ 323 entreprises titulaires de l’Écolabel européen selon l’Ademe.
Celle-ci précise que pour qu’une entreprise puisse désigner un produit comme “éco-conçu”, celui-ci doit mentionner les informations suivantes :
– Une définition de l’éco-conception correspondant à la norme ISO 14062, qui a permis de poser en 2002 les bases de l’éco-conception
– Des précisions sur la partie du produit qui a été éco-conçue (s’agit-il de l’emballage ? d’un composant ?)
– Les principales caractéristiques environnementales du produit et/ou de son emballage
– La nature, et si possible l’ampleur, des réductions d’impacts environnementaux générés par l’éco-conception
Bon à savoir, le label Janus, qui récompense les projets dont le design améliore le cadre de vie, comporte depuis 2014 une mention « éco-design ».
Aujourd’hui, face à l’ampleur de la pollution (plastique, mais pas que), il devient impératif de ralentir notre consommation de biens et de services et de se tourner vers des produits plus respectueux de l’environnement.
En 2010, une étude commanditée par l’Ademe auprès de 400 entreprises françaises révélait que 20% d’entre elles intégraient une démarche d’éco-conception systématiquement. Un chiffre encourageant, mais qui reste faible quand on sait que 70% des émissions de gaz à effet de serre sont liées à la fabrication, au transport, et à la fin de vie des produits ! Alors maintenant que l’éco-conception et l’éco-design n’ont plus de secrets pour vous, on compte sur vous pour faire passer le message !
Texte : Coline de Silans