C’est un fait : les entreprises comme les particuliers sont de plus en plus en quête de sens et prennent conscience des enjeux environnementaux actuels. Selon une récente étude réalisée par l’ADEME, plus de 8 Français sur 10 se disent sensibles ou très sensibles aux questions environnementales. Chacun, à son échelle peut devenir acteur de la transition écologique et avoir un impact positif sur la planète ! CASTALIE a échangé avec 20 personnes engagées dans le développement durable et dans la protection de l’environnement pour partager avec vous leurs réflexions sur la question et les gestes positifs à adopter pour prendre soin de notre planète. Une belle source d’inspiration à lire sans modération !
Pierrick de Ronne, Président de Biocoop
Son histoire
En 1970, plusieurs consommateurs se réunissent dans un garage pour partager des produits bio et en vrac. L’histoire de Biocoop commence. Pierrick de Ronne rejoint l’aventure en 2009 pour « changer de vie » et s’installe en Ardèche pour devenir responsable d’un petit magasin Biocoop à Annonay. 10 ans plus tard, il a gravi les échelons et est nommé président de la société coopérative. « Je ne suis pas un commerçant dans l’âme mais j’ai trouvé ça passionnant d’allier le commerce – un métier très concret où il y a du contact et de l’échange – et un projet engagé et militant, dans lequel je crois énormément » raconte Pierrick.
Consommer moins mais mieux
« Au début, le bio était très peu connu mais aujourd’hui il s’est vraiment vulgarisé et démocratisé : une grande évolution s’est opérée dans le rapport au bio car il devient la référence alimentaire. La crise sanitaire que nous vivons en ce moment est un vrai vecteur d’accélération pour une partie de la population, qui se questionne sur ces sujets. Une grande place est accordée aujourd’hui pour le consommer moins mais mieux. »
Ses réflexes écoresponsables :
- Diminuer ses déchets, consommer en vrac, bio, local : « Je pense qu’on a tous un rôle à jouer individuellement, mais la question qui se pose c’est surtout d’avoir cette préoccupation de comprendre que son acte d’achat est un acte politique ! »
- S’inscrire dans un mouvement collectif : « Je crois beaucoup en la force du collectif. La résilience ne sera que collective, on le voit bien aujourd’hui dans cette crise, la clé du succès, c’est la solidarité. Selon moi, il est important d’adhérer à des mouvements, cela peut être dans les circuits de distribution locaux par exemple. Individuellement, ce sont des gouttes d’eau, collectivement, ça prend une autre dimension. Le meilleur geste écoresponsable, c’est de faire des choses avec les autres, voilà ce qu’est l’intelligence collective. »
Arthur le Vaillant, navigateur engagé et membre du collectif La Vague
Son histoire
Arthur le Vaillant a grandi près de l’océan, à La Rochelle, aux côtés d’un père marin et navigateur, qui lui a donné le goût de la nature et des grands espaces. Le jeune Rochelais passe tous les week-ends et les vacances en mer, jusqu’à ce que l’appel du large soit encore plus fort. À 20 ans, il se lance dans la course au large à la voile. Arthur étudie également le droit, les sciences politiques, la philosophie : « j’ai voulu comprendre les mécanisme du monde, la complexité du vivant et ses enjeux pour mieux m’engager » explique t-il.
« la mer est consommée alors qu’on devrait beaucoup plus la protéger »
Membre du collectif La Vague, Arthur le Vaillant et plusieurs autres navigateurs se mobilisent pour que tous les acteurs de l’industrie du nautisme prennent conscience de l’impact de leur sport sur l’océan : « la mer est consommée alors qu’on devrait beaucoup plus la protéger » confie Arthur. Ensemble, ils explorent, établissent des listes de bonnes pratiques, échangent avec les skippers, les constructeurs de bateaux, les sponsors, pour les faire travailler ensemble et mieux préserver la nature et la biodiversité.
Ses réflexes écoresponsables :
- Avoir le réflexe vélo : « Certaines villes développent le vélo, une grande partie d’entre nous a la capacité physique de le pratiquer et la sous-estime. Le vélo est le bon remède pour partir à l’aventure tous les jours. »
- Mieux consommer l’eau, une ressource vitale : « La gestion de l’eau est un enjeu essentiel. Prenons conscience que l’on vit dans l’opulence de l’eau et que celle-ci n’est pas infinie, c’est une ressource finie consommée de manière extrême et totalement folle, par les particuliers comme par les industriels. L’eau est l’or du XXIe siècle. Rendons-nous compte également de l’importance de l’eau dans notre quotidien, dans un pays privilégié comme la France ; dans d’autres pays moins favorisés, la gestion de l’eau conduit à des conflits, l’enjeu est stratégique et géopolitique très important car des millions de gens n’ont pas accès à l’eau potable. Que nous tirions la chasse avec de l’eau potable me parait complètement dingue. »
- La quête du bon sens : « Réécouter ce que faisaient nos grands-parents et arrières grands-parents : cuisiner les restes, s’impliquer dans les circuits courts, cuisiner plus, manger des produits de saison, pas de tomate en hiver ! »
- Limiter l’impact du numérique : « L’impact du numérique est monstrueux, on le voit encore plus avec le confinement ! Il faut avoir une liste des bonnes pratiques, plein de petites astuces qui aident à être un meilleur utilisateur du web. C’est vraiment l’un des enjeux de notre génération car nous allons vivre de plus en plus connectés et la facture écologique ne fera qu’augmenter. »
- Continuer à s’instruire : « Écouter des vulgarisateurs qui t’aident à mieux comprendre le monde et qui poussent à mieux t’engager ensuite, confronter les points de vue, ne pas toujours être dans la même rengaine, les mêmes dynamiques, car il y a plusieurs vérités. »
Hélène Allera-Marie, fondatrice de Mero Mero
Son histoire
Après 10 ans passés dans le marketing et la communication, Hélène Allera-Marie lance Mero Mero en octobre 2016, une marque de sacs et accessoires pour les petits et grands aventuriers. Hélène a imaginé un concept simple : concevoir et fabriquer des produits ingénieux, design et durables pour les parents actifs. Les sacs modulables Mero Mero sont éco-conçus à Annecy, fabriqués de façon responsable et vivent des années, tout en utilisant un minimum de ressources pour limiter leur impact sur l’environnement.
Ses réflexes écoresponsables :
- Supprimer les emballages plastiques : “Chez MeroMero nous avons eu une réflexion sur les polybags : nous aimerions éviter l’utilisation de sacs plastiques pour protéger nos produits mais l’industrie textile cherche encore une solution efficace… Nous sommes obligés d’en avoir pour des questions d’hygiène et de transport depuis le Vietnam. Pourquoi pas un ré-emballage en sac papier ? Ou une filière de recyclage des films en polyéthylène ? »
- Choisir des matières écoresponsables : « Avec le moins d’impact possible sur l’environnement, comme le nylon recyclé (fils de pêche) ou polyester recyclé (bouteille plastique). Nous avons fait en sorte que nos produits soient utilisables très longtemps, réparables et recyclables (en évitant de mélanger trop de fibres différentes par exemple). Mais nous n’en sommes qu’au début du processus. »
- Choisir des contenants réutilisables : « Au quotidien, on trie, on n’utilise que des contenants réutilisables, on achète du café sans opercules en plastique, on boit de l’eau du robinet dans des bouteilles en verre… Des gestes qui sont finalement devenus assez banals. »
Camille Ratia, rédactrice du blog Camille se Lance
Son histoire
À force de multiplier les actions écoresponsables en achetant du vrac, en s’abonnant à des paniers de légumes locaux, en fabriquant elle-même ses produits ménagers et cosmétiques, en faisant un stage sur la découverte des plantes sauvages, Camille Ratia décide de créer son blog : Camille se Lance. Recettes, articles, bonnes initiatives, Camille met en avant le zéro déchet sous toutes ses coutures. Elle a même publié son premier livre, “Le Zéro Déchet”, en 2018 !
Les multiples facettes du zéro déchet
“Je me suis rendue compte que le zéro déchet, c’était tellement plus qu’une histoire de poubelle ! Minimalisme, « consomm’action », importance du bio, des circuits courts, du local et des légumes de saison, « slowfashion« , consommation raisonnée, éthique mais aussi mouvement Colibri et sobriété heureuse…”
Ses réflexes écoresponsables :
- Faire la chasse au plastique chez soi : “Regardez les objets qui vous servent au quotidien et essayez d’imaginer par quoi vous pourriez les remplacer qui ne soit pas en plastique : les ustensiles de cuisine en plastique se remplacent facilement par des ustensiles en bois ou en inox, les flacons de shampoing et de gel douche par des cosmétiques solides, etc.”
- Adopter la gourde : “Avoir une gourde en inox, cela évite d’acheter des bouteilles d’eau ou d’utiliser des gobelets en plastique lorsque l’on sort de chez soi.”
- Toujours avoir sur soi quelques sacs en tissu : “Avoir quelques sacs en tissu de différentes tailles, cela permet de refuser les sacs en plastique lorsque l’on fait ses courses ou du shopping.”
Olivier Tangopoulos, fondateur de Foodette
Son histoire
Olivier Tangopoulos est parti d’un constat simple : à chaque fois qu’il voulait organiser un dîner un soir de semaine, c’était « le parcours du combattant » pour trouver une idée de recette, acheter les bons produits et bien les cuisiner. En 2012, il crée Foodette, pour livrer chaque semaine des paniers recettes contenant tous les bons produits pour cuisiner. Aujourd’hui, la start-up a bien grandi et propose en plus de ses cinq recettes hebdomadaires des paniers de fruits, des fromages ou des desserts, toujours soigneusement sélectionnés auprès de petits producteurs français.
Manger local et de saison, c’est apprendre à connaître de nouveaux produits
« En 2012, c’était les prémices de l’anti-malbouffe, ça m’a motivé et j’ai créé ce service pour retrouver l’enthousiasme dans la préparation des repas du soir. Le travail est colossal sur la partie sourcing, car nous proposons des produits en direct producteurs, de saison, le plus local et le plus réfléchi possible, sans aucun additif controversé. Aujourd’hui les gens prennent conscience et s’intéressent de plus en plus aux produits, et nous chez Foodette on fait aussi ce travail pédagogique en livrant des produits moins connus et tout aussi bons que les stars des supermarchés.”
Ses réflexes écoresponsables :
- Retourner les produits que l’on souhaite acheter pour lire les étiquettes et la liste des ingrédients : “La liste d’ingrédients doit être réduite à l’essentiel !”
- Manger des produits de saison : « Il faut arrêter d’accepter que des supermarchés nous proposent des kiwis de Nouvelle-Zélande alors que la France en produit cinq mois de l’année. C’est la saison avant tout, le plus proche, le plus local, avoir du bon sens ! C’est en train de changer et tant mieux, mais il y a eu un manque d’éducation et de transmission de la connaissance culinaire et alimentaire ces 40 dernières années, que l’on doit rattraper aujourd’hui.”
- Adopter des gestes faciles pour commencer : “Privilégier l’eau du robinet plutôt que l’eau en bouteille, le savon et le shampoing secs, ne plus acheter de produits contenant de l’huile de palme… Ce sont des gestes faciles !”
Malaury Morin, cofondatrice de Blutopia
Son histoire
Née à la Rochelle, Malaury Morin passe beaucoup de temps dans l’océan et s’est vite rendue compte que la pollution plastique y est omniprésente. Avec son copain Julien Gerbet, moniteur de plongée, ils décident de changer leur quotidien en adoptant une démarche zéro déchet et en devenant végétalien du jour au lendemain : « C’est une bonne chose à l’échelle individuelle, mais il faut jouer collectif pour avoir un réel impact, alors on a créé Blutopia ». Blutopia est un média positif qui montre qu’on peut agir collectivement pour diminuer la pollution plastique dans les océans. Après un grand tour en Asie du sud-est, où ils ont rencontré de nombreux entrepreneurs, Malaury et Julien sortent un documentaire positif en septembre prochain, qui met en lumière des initiatives concrètes mises en place là-bas.
Le plastique n’est pas perçu de la même manière selon les pays et les classes sociales
“L’utilisation du plastique et sa prolifération dépend beaucoup des pays que nous avons visités : en Birmanie, le pays le moins “développé” qu’on ait visité, la tradition est encore très marquée et beaucoup de gens apportent leur bento au marché, de l’autre côté on observe le plastique à usage unique de plus en plus présent dans les petits magasins. En Thaïlande, le plastique est partout : c’est plus hygiénique, plus pratique et c’est aussi moderne. Ce sont les classes plus aisées qui commencent à remettre l’utilisation du plastique en question. »
Ses réflexes écoresponsables :
- Changer de régime alimentaire : « Ce n’est pas forcément le plus simple quand tu commences mais cela peut avoir un gros impact rapidement, en limitant les produits d’origine animale. »
- Privilégier les produits locaux : « Aller sur des marchés de producteurs par exemple, on peut l’appliquer pour tous les produits du quotidien, comme le savon, il y a plein de savonneries locales en France ! »
- Réduire au maximum ses déchets sans se restreindre : « Au début, on était très stricts sur le zéro déchet et à un moment ça nous a beaucoup contraint. Par exemple avec le tofu, qui est généralement emballé dans du plastique. On en achète quand même, car lorsqu’on est végétalien et zéro déchet, ce n’est pas toujours facile de pas faire de compromis. Il faut avoir le zéro déchet comme objectif, quelque chose vers lequel tu as envie de tendre. »
- Ne plus prendre l’avion et limiter au maximum ses déplacements coûteux pour l’environnement : « C’est radical mais important. Nous l’avons beaucoup pris pendant notre tour d’Asie, mais aujourd’hui on a décidé de ne plus le prendre du tout. »
Caroline Bettan, cofondatrice de Newcy
Son histoire
Chaque année, ce sont plus de 4,7 milliards de gobelets jetés en France, dont seulement 1 % est recyclé. En 2016, Caroline Bettan passe à l’action en créant Newcy qui propose aux entreprises d’opter pour le gobelet réutilisable, directement dans les machines automatiques, fontaines à eau et cafétérias. Fabriqués en Bretagne, ces gobelets sont 100 % recyclables et peuvent être utilisés pendant plus d’une dizaine d’années !
Ses réflexes écoresponsables :
- Toujours avoir une gourde réutilisable sur soi : “C’est indispensable, tout comme la carafe d’eau à la maison pour éviter les bouteilles d’eau jetables.”
- Avoir un sac réutilisable sur soi : “Pour refuser les sacs qu’on nous propose encore souvent dans les commerces.”
- Utiliser du savon et du shampoing solides pour éviter les flacons jetables.
Damien Sans de Vandière, Pablo Bouzy et Thibault Salaün, cofondateurs de The Trust Society
Leur histoire
The Trust Society, c’est l’histoire de trois copains, Damien Sans de Vandière, Pablo Bouzy et Thibault Salaün – préoccupés par la question écologique – qui ont décidé de lâcher leur métier pour démocratiser la consommation responsable du quotidien. Sur leur site internet sont proposés plus d’une centaine de produits bons pour la planète et bons pour la santé, soigneusement sourcés et sans emballage superflu : « Nous nous sommes rendus compte qu’il y avait des artisans qui fabriquaient des produits géniaux, mais qui n’étaient pas mis en avant comme il le fallait » explique Pablo. « Nous voulions mettre toute notre énergie auprès de personnes qui le méritent » continue Thibault.
Consommer de manière positive à son rythme
“Aujourd’hui, le terrain est fertile pour une consommation écoresponsable car beaucoup de gens se posent des questions, on ne peut plus ne pas savoir. Nous, notre boulot c’est d’aider ceux qui ont envie de changer et de le faire de la manière la plus douce possible » confie Pablo.
Leurs réflexes écoresponsables :
- Commencer petit pour y aller petit à petit avec des produits qui ne changent pas notre quotidien : « Il y a vraiment l’embarras du choix pour commencer sa transition, faire attention aux emballages quand on fait ses courses, passer aux produits naturels (shampoing, savon par exemple)… Rien qu’avec ça, tu encourages un producteur local et tu as zéro packaging. La salle de bain c’est une mine d’or, il y a tellement de choses à changer simplement. L’idée est de se créer des petits gestes nouveaux chaque jour (comme le propose le site 90 jours). Le meilleur moyen de s’y mettre c’est d’en faire un jeu. » Thibault
- Avoir toujours avec soi des couverts réutilisables et une gourde : « C’est le b.a-ba, je trouve ça aberrant qu’on coupe des arbres pour des couverts qu’on utilise 10 minutes, ou d’acheter une bouteille en plastique tous les jours. » Damien
- Arrêter de manger du bœuf : « Sans forcément devenir végétarien, l’impact est fort en un seul geste car l’industrie bovine représente 41 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. L’avion, c’est 1,5 % ! » Thibault
- Changer de banque : « C’est un changement important ! Si on arrête d’acheter des produits avec du plastique, ça ne se vend plus, et bien là c’est pareil : si on commence à mettre son argent uniquement dans des banques qui choisissent des projets éthiques à financer (comme Hélios ou La Nef), il n’y aura plus d’argent pour financer les projets qui ne le sont pas. C’est violent, c’est comme dire d’arrêter de prendre l’avion, mais cela a un vrai impact. » Pablo
Yves Daumas, directeur régional chez Ekodev
Son histoire
Yves Daumas a rejoint Ekodev il y a un peu plus d’un an. Ekodev est une agence de conseil et de service qui met toute son énergie à proposer des actions concrètes pour les entreprises souhaitant s’inscrire dans une démarche durable et environnementale.
Ses réflexes écoresponsables :
- Bannir les gobelets et bouteilles en plastique : “Toujours apporter sa propre tasse / mug / gourde avec soi ou à son bureau !”
- Diminuer les emballages du quotidien : “Privilégier les produits d’hygiène solides dans sa salle de bain et éviter les produits pré-emballés au supermarché.”
- Faire une action positive par jour en ramassant un déchet par terre : “Se baisser au moins une fois par jour pour ramasser un déchet en plastique qui s’est égaré pendant son trajet vers la poubelle ou le conteneur de recyclage. Sinon un jour ou l’autre il finira dans la mer…”
Samuel Olichon, fondateur de Anotherway
Son histoire
Samuel Olichon est un Breton installé près des calanques, à Marseille. Entrepreneur dans l’âme et en quête d’un projet qui a du sens, il a le déclic lors d’un voyage en Australie où il découvre le bee wrap, un tissu enduit de cire d’abeille qui protège les aliments. Bien plus écologique que les films plastique à usage unique ! De retour en France, il fonde Anotherway en novembre 2018, une plateforme qui propose ces fameux bee wrap, mais également de nombreuses alternatives aux produits jetables du quotidien.
Supprimer le plastique à usage unique : bon pour la planète et bon pour encourager les industriels
“Je fais partie de ceux qui sont convaincus qu’il n’y a pas de petits gestes quand nous sommes 7 milliards à les faire. […] Je pense que si chacun d’entre nous commençait à se mettre en action pour supprimer le plastique à usage unique, nous pourrions améliorer notre empreinte sur la planète mais aussi faire bouger les industriels. »
Ses réflexes écoresponsables :
- Adopter le café en grain : « Dans ma cuisine, j’ai investi dans une vraie machine à café qui moud directement les grains. J’ai pris l’habitude d’aller le chercher directement avec ma boîte chez le torréfacteur de mon quartier. La qualité est tout aussi bien, voire meilleure, et le prix bien moins élevé. On peut d’ailleurs utiliser le marc de café pour nourrir ses plantes et même sa peau !”
- Opter pour le dentifrice écologique : “Dans ma salle de bain, je suis en train de tester plusieurs alternatives au dentifrice classique. Celui-ci contient potentiellement des ingrédients nocifs pour notre santé et les tubes sont difficilement recyclables. J’ai testé des recettes en DIY, et notamment une à base de charbon actif ! Ces petits gestes à changer ne sont pas toujours simples, mais ont un vrai impact.”
- Utiliser les bee wrap pour protéger ses aliments : “Dans mon quotidien, aussi bien en cuisine, que lors d’apéros au bord de la Méditerranée ou lorsque je vais faire mes courses : j’ai toujours un bee wrap avec moi pour éviter les films et les sachets plastiques. Je l’utilise notamment quand je vais acheter du fromage, des viennoiseries, des sandwichs…”
Clément Houllier, cofondateur de Auum
Son histoire
Lorsqu’ils ont pris conscience que 35 à 50 % des plastiques étaient perdus dans la nature tandis que 20 à 40 % étaient regroupés dans des stations d’enfouissement, Clément Houllier, Mathieur Bouris, Thomas Munoz et Maxime Prieto ont eu envie d’agir pour la planète mais de manière moderne : “Nous faisions du nettoyage pour les industries et nous avons compris que le nettoyage pouvait changer énormément de choses si nous le pensions autrement. Il permettrait notamment la réutilisation massive des choses au lieu de tout jeter.” explique Clément. Leur combat s’est vite porté sur l’usage unique, ils ont voulu avoir un impact réel sur le monde qui nous entoure en encourageant le zéro déchet en entreprise. Auum naît début 2019 et propose des solutions de nettoyage pour les tasses et gobelets réutilisables.
Réutiliser plutôt que jeter
“La prise de conscience est réelle : nous le constatons dans les entreprises où notre solution est encouragée, non pas par le responsable RSE mais par le salarié lui-même, qui ne veut plus utiliser de gobelets et propose directement des alternatives. Ce dynamisme ne doit en aucun cas s’essouffler même lorsqu’une crise sanitaire arrive. Les choses vont dans le bon sens, nous espérons juste que le temps ne nous manque pas pour faire changer les choses durablement. Pour nous, l’avenir tient en quatre mots : nettoyer pour mieux réutiliser.”
Ses réflexes écoresponsables :
- Consommer local doit être une priorité : “Je pense qu’on est tous capables de faire des efforts minimes qui permettent de rentrer dans une dynamique de bien-être et de responsabilité.”
- Réduire les déplacements au maximum : “Le confinement a été un bon cas pratique ! Bien sûr, il est plus convivial de voir les gens en physique mais on voit qu’on peut faire au moins 50% de ces rdv par visio sans altérer la qualité des échanges. Et se déplacer à vélo, surtout quand le printemps arrive !
- Réduire sa consommation de viande : “Pour les grands amateurs, en faire un moment de convivialité et de fête pour que la consommation de viande reste occasionnelle.”
- Utiliser Auum pour nettoyer son verre : “parce que le mug et le robinet des toilettes c’est dépassé maintenant ;)”
Chloé Cohen, journaliste et créatrice de Nouveau Modèle
Son histoire
Après plusieurs années à travailler pour plusieurs médias en tant que journaliste, Chloé Cohen lance Nouveau Modèle, un podcast sur la mode responsable et engagée, en septembre 2018. “C’est un podcast positif, pour montrer qu’il existe des solutions, des alternatives à la fast-fashion (la mode jetable) et des femmes engagées pour faire bouger les lignes de cette industrie” explique Chloé sur son site web. On y retrouve des podcasts aux allures de reportages, de témoignages et de portraits.
Ses réflexes écoresponsables :
- Emporter un tote bag partout où l’on va : « Il faut dire non à tous les sacs plastique qu’on peut nous proposer (y compris pour les fruits et légumes) : toujours prendre des tote bags, des gros sacs et des petits sacs en coton pour aller faire ses courses. »
- Privilégier les bouteilles en verre : “Ou opter pour les bouteilles consignées – la boutique en ligne L’Intendance propose ce système – et les savons solides pour le corps et les mains !”
- Toujours avoir une gourde sur soi : “Cela évite, même quand on voyage, d’acheter des bouteilles en plastique.”
- Pour les femmes, opter pour la culotte menstruelle et/ou des protections écologiques.
Thomas Huriez, fondateur de 1083
Son histoire
Informaticien, Thomas Huriez s’ennuyait au boulot. Il a alors migré à Romans-sur-Isère, le village de ses grands-parents, pour ouvrir une boutique de mode éthique. Quelques années d’apprentissage plus tard, Thomas créé 1083 avec l’intention de produire le plus localement possible des jeans cool et de qualité, mais surtout écoresponsables. Sur les 8 étapes nécessaires à la fabrication d’un jean, 7 sont réalisées en France (la culture du coton biologique est en Tanzanie). « Il a fallu se mobiliser pour structurer et sauver des savoir-faire qui disparaissaient en France. » explique Thomas, qui souligne aussi l’importance du geste de l’achat, loin d’être anodin : « de plus en plus de consommateurs ont compris l’impact de leurs emplettes sur nos emplois. »
Moins consommer pour privilégier les produits vertueux
« Notre chiffre d’affaire a été multiplié par 40 en sept ans, c’est une croissance très importante qui prouve la volonté des consommateurs de privilégier les produits éco-responsables. Notre objectif n’est pas la croissance infinie mais “le moins mais mieux” : que l’on achète moins de jeans mais de meilleure qualité et vertueux en termes d’emplois et d’environnement. En moyenne, un jean parcourt 65 000 km avant d’arriver à destination. Chez nous, on compte en centaines de kilomètres, pas en milliers. »
Son réflexe écoresponsable :
- Consommer moins mais mieux : « C’est valable pour tout : quand vous achetez des chaises, des bananes, des tomates, des jeans, ou que vous allez chez le coiffeur… Selon le type de commerce que vous choisissez, selon le moyen de transport que vous utilisez, le lieu de production… Ça change le monde dans lequel nous vivons car l’argent se trouve réparti d’un côté de l’économie ou de l’autre. C’est un choix politique, il est indispensable de promouvoir l’économie circulaire, la consommation de proximité, le bio… Toutes ces alternatives qui permettent de construire un mode de vie vertueux.”
Laetitia Van de Walle, fondatrice de Lamazuna
Son histoire
Créé en 2010 par Laetitia Van de Walle, Lamazuna fête ses 10 ans cette année ! Tout est parti de l’idée de proposer des lingettes démaquillantes lavables. De fil en aiguille, Lamazuna a réussi à proposer tous les produits de la salle de bain en version zéro déchet. Laetitia souhaite rendre ses produits les plus vertueux possibles : “J’ai tout de suite mis en place certaines contraintes : être naturel ou bio, vegan, fabriqué en France à la main” explique Laetitia.
La COP 21, un tournant dans la prise de conscience écologique
“Lorsqu’on a accueilli la COP21 en France, on a observé une vraie prise de conscience sur les problématiques des déchets, sur la question du made in France, du véganisme, du végétarisme : ça a été très net et depuis, ce n’est pas retombé. Les gens sont venus vers nous pour chercher des solutions au problème du plastique alors que jusque-là ils venaient plutôt pour le coté innovant, attrayant, coloré, un peu décalé. En 2015, nous sommes devenus une solution à ce problème.”
Ses réflexes écoresponsables :
- Changer son shampoing : « Il faut passer au shampoing solide qui donne un très bel effet sur les cheveux. L’autre avantage est que le flacon de shampoing prenant beaucoup de place dans la poubelle, on se rend très vite compte qu’avec le shampoing solide, on réduit drastiquement les déchets: ça fait du bien au moral de voir que ce petit changement a un impact très visible. »
- Choisir l’oriculi plutôt que les cotons tiges : « Même si les cotons tiges en plastique sont interdits depuis janvier 2020, l’oriculi (originaire du Japon et de Chine) reste une super alternative : on évite les cotons tiges en carton, déconseillés par les ORL car susceptibles de créer des bouchons d’oreilles. On supprime une pollution et un désagrément physique. »
- Opter pour le dentifrice solide : « C’est le plus dur, car ça mousse moins, le goût n’est pas forcément très plaisant, il faut frotter un peu plus donc ça demande un petit effort supplémentaire.”
- Privilégier le beurre de cacao : « C’est notre chouchou, il sent super bon, c’est zéro déchet, c’est naturel donc notre peau apprécie, et elle encore plus douce si on se masse avec ! »
Armand Bégué, ancien coordinateur de projet chez Zero Waste Paris
Son histoire
Pendant plus d’un an et demi, Armand Bégué a donné toute son énergie à l’association Zero Waste Paris, qui promeut le zéro déchet et le zéro gaspillage à Paris et en Île-de-France. Les objectifs : sensibiliser la population à la problématique environnementale des déchets et mettre en lumière toutes les solutions existantes pour les réduire. Zero Waste Paris porte le plaidoyer auprès des décideurs collectifs afin qu’ils accompagnent la transition vers une démarche zéro déchet.
Ses réflexes écoresponsables :
- Remplacer les bouteilles en plastique par une gourde / thermos pour les boissons chaudes.
- Limiter l’achat de dernière minute de produits à usage unique : “En se déplaçant avec des couverts (en métal ou plastique), un tupperware (en verre ou plastique) et en évitant l’achat d’un snack suremballé (en ayant toujours un fruit dans son sac par exemple).”
- Faire ses courses en vrac au maximum : “Grâce à des bocaux, des contenants réutilisables et sacs à vrac afin d’éviter les emballages alimentaires en plastique. C’est déjà un sacré changement de nos habitudes, et un bon bout de chemin vers le zéro déchet ! »
Beena Paradin, fondatrice de La Maison des Mélanges
Son histoire
À la suite d’un dîner entre amis, ceux-ci lancent un défi à Beena Paradin : écrire son premier livre de cuisine. Pari réussi, elle en publie trois ! Dans la foulée, Beena apprend auprès de grands chefs comme Alain Ducasse ou Olivier Rollinger, avec qui elle développe une gamme d’épices indiennes. En 2013, Beena créé La Maison des Mélanges, un site sur lequel elle propose une foultitude de produits exotiques sains, gourmands et végétariens.
La révolution épicée du végétarisme
“Nous pensons que manger végétal, c’est se nourrir sainement, découvrir de nouvelles palettes de saveurs tout en respectant les ressources de la planète et ceux qui les cultivent. Notre mission est de faire de l’alimentation veggie un acte heureux, responsable et libre, sans stéréotype de goût ni de genre. Nous voulons révolutionner les usages et reconnecter les mangeurs à eux-mêmes et aux nourriciers.”
Ses réflexes écoresponsables :
- Avoir une gourde : “Cela permet de se passer des bouteilles ! À remplir à volonté avec une fontaine CASTALIE idéalement !”
- Acheter en vrac : “À La Maison des Mélanges, nous proposons tous nos produits en vrac. Idéalement, on apporte ses pochons en tissus et on remplit un bocal verre ou métal chez soi.”
- Avoir une boîte repas isotherme pour emporter son déjeuner : “Plus de plastique ni de micro-ondes !
Honorine Leconte, fondatrice de Les Pailles
Son histoire
Lors d’un voyage à Bali, Honorine Leconte est bouleversée par la quantité de déchet plastique dans l’eau et sur terre. Là-bas, elle découvre la paille en bambou, matériau qui suscite son attention. En France, peu de solutions existaient pour remplacer la paille en plastique, elle a donc lancé son site Les Pailles, sur lequel elle recense et commercialise une vingtaine de solutions aussi bien compostables, comestibles que réutilisables, à destination des professionnels.
Une génération à la recherche de sens et de conscience
« Depuis quelques années, on observe une réelle prise de conscience de l’impact du plastique sur l’environnement. Notre génération est très sensibilisée, à l’écoute et surtout très engagée. Beaucoup de nos clients étaient déjà dans une démarche d’élimination du plastique, bien avant le vote de la loi interdisant le plastique à usage unique. »
Ses réflexes écoresponsables :
- Limiter les produits aux emballages inutiles : « il y en a tellement, en plastique comme en carton, qui ne servent à rien, comme celui du dentifrice ! »
- Se tourner vers le réutilisable : « Une paille est utilisée 20 minutes mais va mettre des années à disparaître. De nombreuses solutions existent pour commencer de manière simple à supprimer le plastique dans les cafés, bars, restaurants, festivals ou entreprises : changer les pailles, gobelets, serviettes, touillettes… L’excuse du « on ne sait pas où acheter » n’est plus recevable, de nombreuses offres sont sur le marché. Le coût peut être un peu plus important car le plastique ne coûte rien, mais l’investissement est vite amorti car les produits, réutilisables, ont une durée de vie bien supérieure.”
Thibault Lamarque, fondateur de CASTALIE
Son histoire
Après plusieurs années chez Veolia et chez Alter Eco, Thibault Lamarque se lance dans l’entreprenariat à impact et fonde CASTALIE en 2011. L’objectif : proposer aux entreprises, hôtels et restaurants une solution globale pour supprimer les bouteilles en plastique et réduire leur espace de stockage, grâce à une large gamme de fontaines éco-conçues et des accessoires zéro déchet et zéro plastique.
Ses réflexes écoresponsables :
- Utiliser des produits solides : “C’est facile d’opter pour les savons et shampoings solides sous la douche. J’affectionne particulièrement la marque Lamazuna !”
- Adopter une gourde : “Tout au long de la journée j’ai toujours ma gourde sur moi. J’ai personnellement opté pour une gourde en verre, et par ailleurs tous les collaborateurs de CASTALIE en reçoivent une à leur arrivée.”
- Côté cuisine, faire ses courses en vrac : “Je vais chez Biocoop, Day by Day, et plus récemment Les Nouveaux Robinsons. J’aime aussi aller au marché car j’utilise mes propres sacs réutilisables pour éviter les emballages superflus.”
Jeanne-Aurélie Delaunay, cofondatrice d’ApiNapi
Son histoire
Après 10 ans passés dans le cinéma et l’audiovisuel, Jeanne-Aurélie Delaunay et Marina Gning lancent ApiNapi en 2010. L’idée : promouvoir des solutions durables et respectueuses en proposant des couches lavables écoresponsables, en adéquation avec le triptyque bien-être des enfants / protection de l’environnement / solidarité. Aujourd’hui, ApiNapi propose également des réunions de sensibilisation, de formation et d’accompagnement auprès des familles et des professionnels.
Ses réflexes écoresponsables :
- Utiliser des lingettes démaquillantes et nettoyantes en coton bio.
- Privilégier les cosmétiques solides (savon, déodorant et dentifrice) et les serviettes hygiéniques lavables.
Julien Bardou, cofondateur de #Bonheur
Son histoire
#Bonheur a été créé en 2019 par Julien Bardou et Anthony Gayraud. Après plusieurs années passées dans les coulisses de l’industrie cosmétique, les deux compères se sont lancés dans la création de leur propre marque de cosmétique engagée : “Nous avons eu envie de construire une nouvelle marque avec une expérience globale, des produits BIO, clean, avec un packaging objectif zéro plastique et zéro déchet.” explique Julien Bardou. “#Bonheur, parce que c’est une marque simple et joyeuse, responsable et engagée !”
Ses réflexes écoresponsables :
- Se renseigner sur la marque avant d’acheter un produit : “Lorsque vous achetez un nouveau produit, renseignez-vous sur la marque en allant notamment sur son site internet. Quelles sont ses valeurs ? Son engagement écologique ? Comment sont constitués ses packagings ? Comment s’organise sa chaîne de valeur ? C’est tout simple et ça en dit souvent très long.”
- Valoriser le zéro déchet au maximum : “Avant même le zéro plastique, valorisons le zéro déchet ! Force est de constater que de nos jours, même avec un bon sourcing et de bons partenaires, nous sommes souvent en mode objectif zéro plastique plus qu’en véritable zéro déchet. Nous y tendons mais il est parfois très complexe d’obtenir une solution sans aucun plastique pour les packagings. C’est un combat quotidien pour nous en affranchir, mais nous y arriverons !
- Consommer les produits de marque valorisant des packagings très réduits : “Majoritairement en matière recyclable à l’infini, comme le propose #bonheur avec le verre.”
Texte : Jeanne Favas Crédits : Malaury Morin, The Trust Society, Elle, Chefsdentreprise.com, Honorine Leconte, Thomas Huriez, Arthur le Vaillant, Biocoop