Micro-filtration, oligo-éléments, adoucisseur… Vous pensiez tout connaître de l’eau, et pourtant, certains termes vous semblent encore bien obscurs ? Qu’à cela ne tienne, après notre guide consacré à l’Économie Sociale et Solidaire, voici un petit lexique autour du vocabulaire de l’eau, pour devenir incollable sur l’or bleu.
A comme…
Adoucisseur d’eau à sel
Un adoucisseur d’eau, comme son nom l’indique, permet de rendre l’eau moins « dure », c’est-à-dire moins calcaire. Il s’agit d’un dispositif qui se fixe sur l’arrivée d’eau, avant que celle-ci ne transite dans les appareils électroménagers et les sanitaires. Il se compose d’un bac de résine, qui filtre les ions calcium et magnésium présents dans l’eau, et les remplace, grâce à une transformation chimique, par des ions sodium. L’eau est ainsi « adoucie », c’est-à-dire déchargée de ses minéraux « durs », qui sont à l’origine des dépôts calcaires.
Attention toutefois si vous optez pour un adoucisseur, renseignez-vous au préalable pour savoir quel modèle acheter, et n’hésitez pas à le faire installer par un spécialiste, afin d’être certain qu’il soit bien réglé.
Assainissement
L’assainissement des eaux dites « usées » est un processus qui permet de collecter et traiter les eaux utilisées par les foyers, l’industrie ou l’agriculture, avant de les rejeter dans la nature. Ce processus se déroule en trois étapes : la collecte des eaux usées, l’épuration, et le rejet des eaux « dépolluées » dans le milieu naturel.
Dans les zones où l’habitat est dense, l’assainissement est collectif, c’est-à-dire que les eaux sont acheminées via un réseau de canalisations jusqu’à une station d’épuration : c’est ce qu’on appelle le tout-à-l’égout. Dans les zones d’habitat plus dispersé, l’assainissement se fait de manière autonome, avec des dispositifs de pré-traitement et en utilisant le pouvoir épurateur des sols. En France, 79 % de la population est raccordée à un réseau d’assainissement selon le Service Public de l’Assainissement Francilien (SIAAP).
Une fois collectées, les eaux sont « pré-traitées » : elles passent d’abord par des grilles et des tamis, qui permettent d’enlever les déchets les plus gros (branches, plastiques…), puis elles sont mises à décanter dans des bassins, pour les débarrasser du sable et des graviers. Enfin, elles sont dégraissées, c’est-à-dire que l’on fait remonter les huiles à la surface grâce à des injections d’air, afin de pouvoir les racler et les évacuer.
Le traitement à proprement parler peut alors commencer : les eaux sont mises en contact avec les boues récupérées par décantation lors du pré-traitement. Celles-ci sont chargées de bactéries, qui vont se nourrir des résidus polluants encore présents dans les eaux. Une fois « nettoyées », celles-ci sont remises à décanter dans des bassins de clarification, pour que la boue retombe au fond et soit évacuée.
Certaines stations d’épuration utilisent également des traitements supplémentaires pour éliminer l’azote et le phosphore, notamment lorsque l’eau est destinée à la baignade. D’autres stations, plus petites, utilisent des techniques de lagunage ou de phyto-épuration.
Une fois nettoyées, les eaux sont rejetées en milieu naturel. Mais attention, si elles sont débarrassées à 80-90 % de leurs impuretés, elles ne sont pas potables pour autant !
C comme…
Calotte glaciaire
On parle souvent de “fonte de la calotte glaciaire”, mais de quoi s’agit-il exactement ? Une calotte glaciaire est un glacier d’eau douce, très étendu, recouvrant un socle rocheux. Elle se forme suite à l’accumulation des précipitations neigeuses, qui, en s’entassant, se transforment en glace. Cette calotte glaciaire peut être épaisse de plusieurs centaines de mètres, et lorsqu’elle recouvre une surface supérieure à 50 000 km2, on parle d’inlandsis”. Il existe aujourd’hui deux inlandsis, l’un au Groenland et l’autre en Antarctique.
À la différence de la banquise, qui se forme sur la mer lorsque celle-ci congèle, la calotte glaciaire se forme sur la roche et est constituée d’eau douce. Aujourd’hui, à cause du réchauffement climatique, la calotte glaciaire du Groenland fond à vitesse grand V, faisant augmenter de plus d’1 millimètre par an le niveau de la mer, selon une récente étude publiée dans la revue Nature. Si le réchauffement atteint plus de 2 degrés d’ici 2100, le GIEC prévoit que le niveau des mers pourrait augmenter de 43 cm… D’où l’intérêt de freiner au plus vite l’augmentation des températures !
D comme…
Déminéralisation
Déminéraliser une eau signifie lui enlever ses minéraux : calcium, chlorure, sulfate, magnésium, sodium… On dit aussi de cette eau qu’elle est dé-ionisée. L’eau déminéralisée est notamment utilisée en laboratoire, à des fins industrielles et scientifiques, mais aussi pour le repassage, afin d’éviter les dépôts calcaires sur le fer, ou pour laver les voitures.
Pour déminéraliser une eau, on utilise généralement un procédé d’échanges d’ions ou de filtration par membrane, qui a l’avantage de ne pas utiliser de produits chimiques lors du processus de déminéralisation.
Et pourquoi ne pas boire cette eau, me direz-vous ? Tout simplement parce que l’eau déminéralisée a été débarrassée de tous ses minéraux, comme son nom l’indique, y compris ceux nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. En consommer régulièrement provoquerait alors de graves carences. On se contentera donc de la verser dans notre fer à repasser plutôt que dans notre gosier !
Dureté de l’eau
C’est d’elle dont on vous parlait quand on mentionnait l’adoucisseur d’eau, quelques lignes plus haut ! Une eau dite « dure » est une eau fortement concentrée en calcium et en magnésium. Cette dureté se mesure en degrés français (°f) : 1 degré français est égal à 4 mg de calcium ou 2,4 mg de magnésium par litre d’eau. On appelle cette mesure le titre hydrotimétrique. Une eau est considérée comme moyennement dure à 15°f et très dure au-delà de 30°f.
La dureté d’une eau dépend des sols qu’elle a traversé avant d’être prélevée pour être rendue potable : dans les régions très calcaires, l’eau sera naturellement plus dure que dans les régions granitiques par exemple.
Utiliser une eau dure est dommageable pour vos appareils électroménagers, vos canalisations et votre consommation de produits ménagers et d’hygiène ! En effet, une eau fortement chargée en calcium et en magnésium favorise les dépôts de tartre et rend moins efficaces les produits ménagers et d’hygiène. Elle peut même parfois être à l’origine de problèmes cutanés, comme l’eczéma.
Pour connaître la dureté de votre eau, vous pouvez contacter votre mairie ou jeter un œil sur votre facture d’eau : une fois par an, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de votre région y joint une synthèse sur la qualité de l’eau.
E comme…
Eau potable
L’eau potable est une eau que l’on peut consommer sans risques pour la santé humaine. Cette définition est encadrée par la loi, notamment par l’arrêté du 11 janvier 2007, qui fixe les normes et les teneurs limites qu’une eau destinée à la consommation humaine ne doit pas dépasser. Pour être considérée comme potable, l’eau doit ainsi répondre à une soixantaine de critères, concernant sa couleur, son odeur, sa teneur en substances indésirables, son pH…
Les eaux prélevées dans la nature, les eaux dites « brutes », hors eaux de sources, ne sont pas naturellement potables. Même si les sols ont pu permettre de filtrer certaines impuretés, elles contiennent encore des substances minérales et organiques, dont certaines peuvent être nocives pour la santé. Elles vont donc devoir être « potabilisées » avant d’être distribuées.
Pour cela, les eaux captées par forage ou dans les puits vont être envoyées en usine de production, où elles vont transiter par des grilles et des tamis avant d’être décantées et filtrées sur sable. Ensuite, les impuretés invisibles vont être éliminées et l’eau sera de nouveau filtrée par des charbons actifs, avant d’être stabilisée au chlore. Il lui faudra subir un dernier contrôle du service des eaux avant de pouvoir arriver jusqu’à nos robinets, et le tour est joué !
Eaux usées
On appelle « eaux usées » des eaux dont la qualité a été altérée par l’activité humaine. On distingue trois familles d’eaux usées : les eaux domestiques, les eaux industrielles et les eaux pluviales et de ruissellement.
Les eaux usées domestiques proviennent des eaux ménagères, souvent chargées de détergents et de solvants, ou des eaux-vannes, c’est-à-dire du rejet des toilettes.
Les eaux industrielles peuvent être issues d’usines, de rejets agricoles… Leur composition varie selon l’industrie qui les a rejetées, mais on y retrouve généralement des produits toxiques, des métaux lourds, des solvants ou encore des hydrocarbures.
Enfin, les eaux pluviales se chargent de résidus au contact de l’air ou lors de leur ruissellement sur les toits, la chaussée… Elles peuvent être collectées avec les eaux domestiques, ou séparément. En France, plus de 93 000 kilomètres de tuyau d’évacuation d’eaux pluviales sillonnent le paysage !
M comme…
Microfiltration
Une eau microfiltrée est une eau qui est passée par un système de filtration, permettant de retenir les résidus dont la taille est du domaine du micron. Généralement, les membranes utilisées pour la microfiltration ont des pores d’une taille comprise entre 0,1 à 10 microns soit 0,0001 à 0,01 millimètre. De quoi filtrer avec précision ! Cette technique permet d’assainir encore un peu plus les eaux potables une fois qu’elles sont passées dans nos canalisations, en retenant d’éventuels composants indésirables et en atténuant le goût de chlore. C’est d’ailleurs ce que propose la technologie de CASTALIE, avec sa solution de fontaines à eau pour entreprises, hôtels et restaurants. Ainsi plus besoin de consommer des bouteilles d’eau minérale, puisque l’eau est microfiltrée directement sur place !
O comme…
Oligo-éléments
Les oligo-éléments sont des nutriments minéraux nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme, en toutes petites quantités. On distingue les oligo-éléments essentiels, c’est-à-dire ceux dont l’absence ou l’excès nuisent au bon fonctionnement de l’organisme, et les oligo-éléments non-essentiels.
Parmi les oligo-éléments essentiels les plus connus, on trouve l’iode, le fer, ou encore le zinc. Ces molécules se trouvent naturellement présentes dans l’alimentation et sont normalement apportées en quantité suffisante, à condition d’avoir une alimentation variée. Certains oligo-éléments sont également présents dans l’eau du robinet, en plus ou moins grande quantité selon la qualité de l’eau.
Les oligo-éléments ont des rôles divers et variés, mais ils interviennent notamment dans de nombreuses réactions enzymatiques, notamment au niveau de la digestion, du système immunitaire, de l’entretien des os, du système hormonal… En cas de carences, certains oligo-éléments sont vendus sous forme de compléments alimentaires, mais il est indispensable de réaliser au préalable un bilan auprès d’un spécialiste pour savoir lesquels nous sont nécessaires !
Osmose inverse
On vous voit déjà froncer les sourcils devant ce terme un peu barbare mais rassurez-vous, sa signification est bien plus simple qu’il n’y paraît. L’osmose inverse est un procédé utilisé pour filtrer l’eau. On appelle ce procédé osmose « inversée », car en temps normal, si l’on verse deux liquides de concentration différentes dans un même contenant, uniquement séparés par une membrane, on observe que le liquide le moins concentré va passer à travers la membrane pour rejoindre le liquide le plus concentré, jusqu’à ce que la concentration des deux solutions s’équilibrent. C’est ce qu’on appelle l’osmose.
Si l’on exerce une pression sur la solution la plus concentrée, l’effet s’inverse : celle-ci va forcer le passage pour aller rejoindre le liquide le moins concentré, laissant ses résidus à l’extérieur de la membrane.
Ce procédé est connu pour être la filtration la plus optimale, puisque la membrane retient 85 à 95 % des résidus, dont les virus et les bactéries. Il est aussi plébiscité car c’est l’un des rares procédés à n’utiliser aucun produit chimique.
En revanche, il utilise une grande quantité d’eau, puisqu’une partie de l’eau est rejetée avec les résidus. De plus, si la membrane retient les minéraux indésirables, elle retient aussi les « bons » minéraux, comme le calcium et le magnésium. C’est pourquoi certains spécialistes préconisent donc de rajouter des sels minéraux à l’eau osmosée avant consommation.
P comme…
pH
Voici un terme qui devrait vous rappeler vos cours de physique-chimie du collège (si vous étiez assidu !). Le pH, pour Potentiel Hydrogène, sert à évaluer l’acidité ou l’alcalinité d’une solution aqueuse, en mesurant sa concentration en ions hydrogènes. Lorsque le pH est inférieur à 7, on dit que la solution est acide, lorsqu’il est supérieur à 7, qu’elle est basique. L’échelle va de 0 à 14. L’eau pure à 25°C à un pH neutre, donc égal à 7. Le pH naturel de l’eau dépend des sols : dans un environnement calcaire par exemple, l’eau sera plutôt basique.
Le pH conseillé de l’eau potable se situe entre 6,5 et 8,5. En effet, une eau trop acide peut être corrosive et abîmer les canalisations, voire parfois détacher des microparticules métalliques, que nous risquons alors d’ingérer ! À l’inverse, une eau trop basique peut être agressive pour les tissus cutanés. Pour connaître le pH de l’eau de votre robinet, vous pouvez vous rapprocher de votre mairie, ou consulter la synthèse jointe par l’ARS à votre facture d’eau une fois par an. Vous pouvez également le mesurer vous-même à l’aide d’un papier de tournesol, mais le résultat ne sera jamais aussi exact qu’avec une analyse professionnelle.
S comme…
Sels minéraux
À l’image des oligo-éléments, les sels minéraux sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Ce sont des micro–nutriments issus de roches, que l’on retrouve naturellement dans l’alimentation, notamment d’origine végétale, ainsi que dans l’eau. Les plus connus sont le calcium, le magnésium, le fer, le phosphore, et le sodium. Ils sont présents en quantité assez élevée dans le corps, contrairement aux oligo-éléments, présents sous forme de traces.
Les sels minéraux jouent un rôle dans l’activité cardiaque, dans l’entretien de la peau ou des cheveux, ou encore dans la régulation de la circulation sanguine. Une alimentation variée et équilibrée permet normalement de couvrir les besoins en sels minéraux. Vous savez ce qu’il vous reste à faire, à vous les 5 fruits et légumes par jour !
Texte : Coline de Silans