Le 10 février, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire fête sa première année ! Ce texte décisif a pour ambition de transformer notre système de production et de consommation en un modèle plus vertueux, où la biodiversité sera préservée, le gaspillage limité et les déchets recyclés. Pour se faire, la loi s’appuie sur cinq grands axes : mieux informer les consommateurs, lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire, agir contre l’obsolescence programmée, mieux produire, et sortir du plastique jetable. Un sacré défi lorsqu’on sait que les Français jettent en moyenne l’équivalent de 71 kilos d’emballages ménagers plastiques par an ! Heureusement, pour atteindre l’objectif de sortie des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040, certaines mesures ont déjà été mises en place. Petit tour d’horizon des mesures existantes et à venir, et de leurs implications pour les entreprises.

Ce qui est déjà interdit en termes de plastique ✋🏽

Selon l’Atlas du plastique sorti le 3 mars 2020, 9,2 milliards de tonnes de plastique ont été produites depuis 1950, dont la majorité a servi à l’élaboration de produits ou d’emballages à usage unique. À son rythme actuel, l’industrie du plastique aura rejeté environ 56 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère d’ici 2050 ! Pour endiguer ce flot et lutter contre cette pollution colossale, le gouvernement français a progressivement pris des mesures, actant une fin de la mise sur le marché des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040.

2016 : un premier pas vers le zéro plastique à usage unique

Ce mouvement anti-plastique s’est mis en branle en 2016, avec la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Cette loi a d’abord banni les sacs en plastique des caisses de magasins, puis des rayons, avant d’étendre l’interdiction aux assiettes et gobelets jetables, en 2017. En janvier 2020, avec l’application de la loi Egalim de 2018, ce fut au tour des cotons-tiges d’être interdits, et les bouteilles en plastique furent priées de disparaître des cantines scolaires.

2021 : de nouvelles restrictions contre le plastique

Avec la promulgation de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire en février 2020, le plastique à usage unique a de nouveau pris du plomb dans l’aile. Une flopée de nouvelles mesures est entrée en vigueur au 1er janvier 2021, certaines venant affiner les restrictions annoncées par la Loi Egalim, d’autres imposant de nouvelles limitations :

  • La distribution gratuite des bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public et dans les entreprises est interdite
  • Lors d’évènements festifs, culturels ou sportifs, les sponsors ne pourront plus imposer l’utilisation de bouteilles en plastique
  • Les confettis en plastique sont également interdits
  • Des bacs de tri doivent être installés dans les supermarchés afin de collecter les emballages achetés après passage en caisse
  • Les boîtes en polystyrène expansé (type emballages de kebabs) sont prohibées
  • La fabrication et l’importation de sacs en plastique à usage unique est interdite
  • Les pailles, touillettes, piques à steak, couverts en plastique, couvercles de gobelets et tiges pour ballons sont interdits

L’interdiction à la vente de vaisselle jetable, déjà interdite par la loi Egalim, s’étend désormais aussi aux assiettes et gobelets en plastique compostable, jusque-là toujours autorisés.
Si ces mesures représentent un indéniable pas en avant, elles ne sont que le début. La loi prévoit de revoir tous les cinq ans les objectifs de réduction, réutilisation, réemploi et recyclage, et de les fixer par décret. Parmi les objectifs déjà annoncés, tendre vers 100 % de plastique recyclé en 2025, et réduire de 50% le nombre de bouteilles en plastique à usage unique d’ici 2030.

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Crédit : Emmanuel Delaloy

Ce qui va changer en 2022 🌍

En 2022, une nouvelle vague de restrictions devrait voir le jour :

  • Le suremballage plastique des fruits et légumes frais de moins de 1,5 kilogramme sera interdit
  • Les établissements recevant du public seront tenus d’être équipés d’au moins une fontaine d’eau potable accessible au public
  • Les publications de presse et les publicités seront expédiées sans emballage plastique
  • Les sachets de thé et de tisane en plastique non biodégradable seront interdits à la vente
  • Les jouets en plastique, proposés gratuitement aux enfants dans le cadre de menus, seront interdits.
  • Coller une étiquette directement sur les fruits ou légumes sera interdit, sauf si ces étiquettes sont compostables et constituées en tout ou partie de matières biosourcées
  • L’État n’achètera plus de plastique à usage unique, que cela soit pour une utilisation sur ses lieux de travail ou dans les évènements qu’il organise.
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Au fil des années, les consommateurs seront donc guidés dans leurs actes d’achat vers des produits de moins en moins emballés et de plus en plus durables, et devraient être mieux éduqués au zéro déchet, au recyclage et au réemploi, grâce à une meilleure circulation de l’information.
Côté vie professionnelle, les entreprises devront elles aussi accompagner leurs salariés vers une moindre consommation du plastique à usage unique, puisque certaines restrictions sur le plastique jetable les concernent directement.

Le zéro plastique en entreprise 👩🏽‍💻

Pour l’instant, les entreprises ont déjà dû se débarrasser des fameuses touillettes et couvercles en plastique et bioplastique, qui faisaient partie du paysage des pauses café. Les gobelets, interdits à la vente en grande surface depuis la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, auront jusqu’au 3 juillet 2021 pour disparaître des machines à boissons, où ils étaient toujours tolérés.
Autre avancée non négligeable, les bouteilles en plastique, déjà éradiquées des cantines scolaires, n’ont désormais plus le droit d’être distribuées gratuitement. Bye bye petite bouteille distribuée en rendez-vous ou en réunion, bonjour gourdes en inox, et bouteilles en verre ! Pour rester corporate jusqu’au bout du goulot, certaines marques jouent même la carte de la personnalisation, proposant d’apposer un logo sur des gourdes par exemple.
Pour éviter aux collaborateurs d’avoir à remplir leur gourde dans les toilettes, cette année devrait renforcer l’arrivée des fontaines à eau dans les open-spaces. D’autant plus que celles-ci deviendront obligatoires dans les établissements publics, dès le 1er janvier 2022 ! Bien qu’un décret doit encore préciser quels établissements seront concernés par cette mesure, il y a fort à parier que les entreprises en fassent partie. L’occasion d’en profiter pour installer une fontaine à eau design et éco-conçue !
Enfin, pour toutes les entreprises organisatrices d’événements, sachez que quand ceux-ci reprendront, les sponsors auront interdiction d’y imposer la présence de bouteilles en plastique.
Dans la sphère privée comme professionnelle, progressivement, le plastique à usage unique devrait donc disparaître de la circulation. Reste désormais à savoir comment le remplacer. Car si les alternatives commencent à émerger, certains défenseurs de l’environnement mettent en garde contre les « fausses » solutions, dont l’impact environnemental est encore à prouver.

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Crédit : Emmanuel Delaloy

Quelles alternatives ?

Pour remplacer progressivement le plastique à usage unique, diverses solutions ont déjà vu le jour.

Premièrement, le vrac !

Encore confidentiel il y a quelques années, ce mode de vente se diffuse désormais un peu partout dans les petites et grandes surfaces. Il s’applique à la fois aux produits alimentaires secs de longue conservation (pâtes, riz, céréales, gâteaux, sucre…), aux produits alimentaires liquides (huiles, vinaigre) et, dans certains points de ventes, aux produits non alimentaires, comme la lessive ou le gel douche.

Les emballages consignés

Là aussi, cette solution commence à émerger dans certains magasins, qui proposent de consigner pots de yaourts, bouteilles de lait, de jus, ou de soupes, pour les nettoyer puis les réemployer. Si cette solution a le mérite de réduire significativement la quantité de déchets plastiques, une étude menée par le cabinet EY et le WWF pointe néanmoins du doigt l’impact sur la consommation d’eau, nécessaire au nettoyage des contenants.

Les plastiques biosourcés

Attention à ce terme, qui désigne les plastiques en partie ou complètement fabriqués à partir de ressources issues de la biomasse (résidus de cultures agricoles, canne à sucre, pomme de terre…). Si ce type de plastique est effectivement moins gourmand en ressources fossiles, il n’est pas biodégradable pour autant. De plus, certaines matières naturelles sont loin d’avoir un impact environnemental neutre : la canne à sucre par exemple, est cultivée à des milliers de kilomètres de la France !

Les changements d’usage

Eh oui, pour bannir le plastique, rien de tel que de changer ses habitudes ! Passer du gel douche liquide au savon solide par exemple, ou de l’eau en bouteille à l’eau du robinet.
Selon l’étude EY / WWF, la vente en vrac, les emballages consignés, les changements d’usage et la vente assistée (c’est-à-dire les services à la coupe, comme pour le jambon par exemple), permettraient d’abaisser la production de déchets d’emballages plastiques ménagers de près de 400 000 tonnes par an…mais augmenterait la consommation d’eau de 169 %. La sortie du plastique jetable devra donc s’accompagner de transformations en profondeur, tant au niveau de l’éducation des consommateurs que des usines de nettoyage de contenants, qui devront être plus efficaces et consommer moins d’eau.

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Crédit : Andrew Spencer

Dans les années à venir… 🌱

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Parmi les mesures déjà annoncées pour les années à venir, on trouve l’interdiction de la vaisselle jetable dans les fast food pour les repas servis sur place au 1er janvier 2023, l’interdiction de vendre des dispositifs médicaux contenant des micro plastique au 1er janvier 2024, l’obligation de doter les lave-linge neufs de filtres à microfibres plastiques au 1er janvier 2025, et l’interdiction de vendre des produits cosmétiques rincés contenant des microplastiques tels que des shampoings, savons ou démaquillants, au 1er janvier 2026.
Toutes ces mesures, si elles sont bel et bien appliquées, et à condition que le consommateur en soit bien informé, devraient permettre d’atteindre la fin de la mise sur le marché des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040. Un vrai pas en avant qu’il est urgent d’accomplir, et qui ne sera possible qu’en s’y mettant collectivement. Vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Texte : Coline de Silans

Crédit : Emmanuel Delaloy

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