Privilégier les circuits courts, utiliser des transports zéro carbone, limiter sa consommation d’eau, trier et limiter ses déchets… De plus en plus de Français s’inscrivent dans une démarche écoresponsable, et c’est une excellente nouvelle ! Zéro plastique, zéro déchet, zéro carbone, ces sujets nous tiennent à coeur chez CASTALIE, c’est pourquoi nous abordons dans cet article une autre forme de pollution, moins médiatisée mais tout aussi importante : la pollution numérique. En cette période de confinement, le télétravail est largement plébiscité. Quel est son impact sur la planète ?
Si le télétravail a un impact positif sur la qualité de l’air grâce à une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre dues aux déplacements, il émet une autre pollution – invisible, imperceptible mais bien présente – la pollution numérique. Celle-ci désigne la pollution engendrée par toutes les nouvelles technologies : la fabrication des équipements numériques mais également les pratiques digitales des utilisateurs, qui stimulent au maximum et en continu les data centers, ces centres de stockage énergivores.
Voici quelques chiffres sur cette pollution, loin d’être anodine :
- Internet est très gourmand en énergie : il pollue 1,5 fois plus que le transport aérien et représente 7 % de l’énergie dépensée dans le monde.
- S’il était un pays, internet serait le troisième plus gros consommateur d’électricité au monde derrière la Chine et les États-Unis.
- 12 milliards de mails sont envoyés toutes les heures dans le monde : cela équivaut à la production d’énergie de 18 centrales nucléaires pendant une heure.
- 140 millions de requêtes Google sont effectuées toutes les heures dans le monde : soit l’équivalent en dioxyde de carbone de 1 000 allers-retours Paris-New York.
- 4 % des émissions des gaz à effet de serre dans le monde sont liées à la pollution digitale : ce chiffre pourrait doubler d’ici 2025, à cause de la forte augmentation du nombre d’utilisateurs et de notre consommation de données.
Comment passer à une consommation numérique plus “green” et moins énergivore ? Voici 10 gestes pour diminuer votre impact numérique sur la planète :
- Mettre les pages web les plus utilisées en favoris. Moins de temps de recherche = moins d’énergie utilisée.
- Fermer les onglets consultés une fois la recherche terminée. Le navigateur réactualise en permanence les pages restées ouvertes. Moins de pages ouvertes = moins d’énergie utilisée.
- Utiliser des moteurs de recherche plus écologiques. Ecosia œuvre contre la déforestation en reversant 80% de leurs bénéfices publicitaires à des programmes de plantation d’arbres partout dans le monde. Lilo reverse une partie de ses revenus à des projets sociétaux et environnementaux. Ecogine reverse une partie de ses revenus à des associations et ONG.
- Alléger le poids de ses messages. Réduire ses envois de mails et éviter les messages lourds = moins d’énergie ! Comment ? En compressant la taille des pièces jointes en .zip ou les transférer via des sites de dépôt temporaire (WeTransfer ou son alternative française Smash), en réduisant le nombre de destinataires de ses mails, en créant une signature de mail sans image trop lourde, qui mettra du temps à charger, en utilisant la messagerie instantanée de son entreprise pour échanger avec un collègue plutôt que les mails.
- Faire le ménage dans sa boîte mail. Se désabonner de newsletters non-lues, supprimer les spams, vider la corbeille… Certaines applications comme Clean Fox peuvent même s’en charger à votre place. Moins de mails stockés (même dans la corbeille) = moins d’énergie utilisée, encore une fois !
- Limiter le poids des réunions en ligne. Couper sa caméra et privilégier les échanges audio plutôt que vidéo, qui consomment moins.
- Faire le ménage dans son espace de stockage en ligne (Dropbox, Cloud, Google Drive…) Ces espaces de stockage croulent souvent sous l’accumulation de données qui ne sont plus forcément utiles. Favoriser le stockage local lorsque c’est possible (ordinateur, disque dur externe, clé USB). Moins de données = toujours moins d’énergie utilisée !
- Modérer le streaming. Les vidéos en ligne occupent aujourd’hui près de 61 % du trafic global sur internet ! Soit l’équivalent des émissions de CO2 de l’Espagne… Alors calmons-nous en désactivant la lecture automatique de vidéos, en diminuant la résolution (lorsqu’on est plus intéressé par le contenu oral que le support vidéo), en privilégiant la musique ou les films téléchargés (légalement !)et en redonnant une chance à ses CDs et DVDs. Et même à la radio !
- Utiliser le Wifi plutôt que la 4G sur les téléphones portables. Les réseaux de données mobile comme la 4G ont un coût énergétique très élevé : ils consomme 23 fois plus d’énergie que le Wifi ! Ajoutons à cela que plus vous utilisez la 3G ou 4G, plus la batterie de portable se décharge vite… Et vous devrez le recharger plus souvent. Et donc utiliser plus d’énergie. CQFD.
- Désactiver les transferts automatiques de données des téléphones portables. Nos données ne sont pas stockées sur un “nuage” (le cloud) mais dans ces fameux centres de stockage, extrêmement énergivores. Alors ne stockez que le strict nécessaire sur ce cloud, et désactivez la synchronisation automatique.
- Éteindre complètement son ordinateur et le débrancher à la fin de la journée de travail. En veille et/ou branché, il continue de consommer de l’électricité !
L’ADEME a publié un guide pratique sur la face cachée du numérique. Pour aller plus loin, suivez le lien !
Rendre le télétravail plus vert, c’est possible et c’est même indispensable pour limiter notre consommation d’énergie et ses effets sur la planète. Invisible mais bien nuisible, votre pollution numérique peut diminuer en quelques clics !
Texte : Jeanne Favas Crédits : Freddie Marriage Sources : RFI, News Room, Green Peace, ADEME